Extrait des Nuits pourpres, par B.M
J’aime prendre à rebours toute convention de façon à n’être que le
représentant d’une seule et unique norme : l’artifice. Je hais le
naturel : l’Art ne naît que de la fausseté, puisque tous les sentiments
humains sont en réalité surjoués. Je n’ai d’autre profession que de cultiver le
Beau dans ma personne, et j’ai un goût immodéré, pour ma toilette, et ma coiffure,
mais ma « décadence » est bien plutôt lié à un besoin d’extrême
originalité, qui inverse toutes les limites du bon goût et de la convention
sociale.
Je ne supporte pas la vulgarité, non parce que je me crois
supérieur, je ne suis pas un aristocrate, mais parce que je suis un déclassé,
désoeuvré, dégoûté de tout ce qui m’entoure. Je prends soin de ressembler à un
astre sur le déclin, qui reste sublime, alors qu’il sombre, dans la mélancolie.
J’ai, d’ailleurs, une prédisposition génétique à la dépression, liée à une
sensibilité anormale à un neurotransmetteur, du nom d’acétylcholine.
Tous droits réservés, B.M
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