jeudi 18 avril 2013




Extrait des Nuits pourpres, par B.M


J’aime prendre à rebours toute convention de façon à n’être que le représentant d’une seule et unique norme : l’artifice. Je hais le naturel : l’Art ne naît que de la fausseté, puisque tous les sentiments humains sont en réalité surjoués. Je n’ai d’autre profession que de cultiver le Beau dans ma personne, et j’ai un goût immodéré, pour ma toilette, et ma coiffure, mais ma « décadence » est bien plutôt lié à un besoin d’extrême originalité, qui inverse toutes les limites du bon goût et de la convention sociale.

Je ne supporte pas la vulgarité, non parce que je me crois supérieur, je ne suis pas un aristocrate, mais parce que je suis un déclassé, désoeuvré, dégoûté de tout ce qui m’entoure. Je prends soin de ressembler à un astre sur le déclin, qui reste sublime, alors qu’il sombre, dans la mélancolie. J’ai, d’ailleurs, une prédisposition génétique à la dépression, liée à une sensibilité anormale à un neurotransmetteur, du nom d’acétylcholine.

Tous droits réservés, B.M



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