Extrait de L'absence, par B.M
Juliette : Tes paroles sont celles
d’une démente. Tu te complais dans ton chagrin et ce que tu prends pour de
l’humilité n’est rien d’autre que ta propre médiocrité. Abandonne donc tes
vaines croyances ou alors s’il te faut un dieu, prends exemple sur les
divinités de l’Antiquité. Ton dieu n’incarne que la faiblesse et la lâcheté. Le
sang ne coule plus dans les veines de ce cadavre que tu nommes encore et encore
ta mère. Quel respect dois-tu avoir pour une femme qui forniqua l’espace d’un
quart d’heure pour te concevoir ? Moi, je t’invite à la joie, au
bonheur, à la félicité. Cesse de te comporter en folle, le temps n’est plus à
l’amusement. Sois maîtresse de ta destinée et maîtresse de tous les hommes,
sans en aimer aucun. Qu’ils te parent de bijoux, qu’ils t’initient aux délices
de l’amour. Sacrifie-leur une virginité, qui n’a aucune valeur. Désire enfin,
plus qu’il ne faut, voilà ce qui doit occuper ton esprit et le ramener à la
raison.
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